Tir à l’arc. Loucas Richert, 14 ans, représentera la Calédonie, ce week-end, au championnat de France fédéral. Une première pour le Nouméen, engagé en catégorie cadets. Sylvana Plazanet, 65 ans, s’alignera en super vétérans.

Vous avez un enfant hyperactif ? Donnez-lui un arc ! Apparemment, c’est efficace. « Avant j’étais un peu superactif, bagarreur, je m’énervais au moindre truc… Depuis que j’ai commencé le tir à l’arc, je suis plus calme », confie Loucas Richert, 14 ans, en lice, la nuit prochaine, pour son premier championnat de France fédéral, catégorie cadets (cible à 30 mètres).

Le collégien (3e) s’est d’abord essayé « pendant sept ans au kung-fu, mais le prof a arrêté du jour au lendemain ». Il pratique « aussi la planche à voile et le catamaran ». Mais ce qu’il préfère, c’est le tir. Pourtant, il n’aime « pas les films d’arc ». Et n’a « jamais joué aux cow-boys et aux Indiens ». Mais « quand j’étais petit, je me fabriquais des arcs en bois, et mes grands-parents m’offraient des arcs en plastique avec des flèches qui collaient », se souvient Loucas.

Dur pendant un an

Quand il a commencé, il y a moins de trois ans, tout n’a pas été simple. « La première fois, j’ai bien aimé. Puis j’ai galéré un an, toujours à la même distance, je faisais des trucs nuls ! J’ai voulu arrêter… Mais comme mes parents venaient de payer la licence pour un an, j’ai continué. Et depuis que j’ai mon arc, acheté d’occasion, j’ai commencé à augmenter, augmenter… »

« Le tir à l’arc, c’est 20 % de physique et de technique, et 80 % de mental, précise Marie-Ange Soero, présidente de la Compagnie d’arc de Nouméa. La principale qualité de Loucas, c’est sa persévérance. Et ça va avec l’assiduité. Il ne manque jamais un entraînement. »

A son programme : de deux à trois heures le mercredi, pareil le samedi, plus parfois le mardi et le vendredi soir. Physique, avec un arc de 6 kg tendu à bout de bras ! « C’est dur de rester plus de trente secondes » en position, confirme Loucas.

Dépasser les 650 points sur 720

Ce week-end, il faudra pourtant tenir le choc. Classé 17e Français chez les cadets, il sera opposé, sur un après-midi, aux 23 autres meilleurs de son âge. « J’aimerais bien être champion de France, comme tout le monde… Je vise d’abord le podium, ou les cinq premiers. Pour cela, il faudrait que je fasse environ 650 ou 660 points », estime l’archer, qui, sur six volées de 6 flèches, a pour meilleures performances 630 points (sur 720 possibles) en compétition, et 658 à l’entraînement.

« Il ne faut pas se donner d’objectifs, on fait ce qu’on sait faire et on voit. Je pense juste à ma visée, à mon geste », ajoute Loucas, vivant cette première compétition hors territoire comme « une expérience ». Une des clés d’une éventuelle future réussite : le mental, toujours. « Ici, quand il y a une compétition, on est 60. Là, ils seront 600, toutes catégories confondues. Il faut gérer l’événement », prévient Marie-Ange. Sur place, Loucas sera accompagné de son père, récemment converti au tir à l’arc. Avec l’espoir de faire encore mieux que son partenaire d’entraînement, Léo Giband, vice-champion de France 2016 chez les benjamins mais en perte de vitesse cette année après une blessure.

Source LNC