Alors que les Cagous ont la finale en poche, l’impensable se produit. Si concentré depuis le début, Denis Moedjijo fait tomber sa flèche au moment d’armer son arc. Il reste alors moins de dix secondes pour qu’il effectue son tir pour tenter de faire gagner la Calédonie.
Les secondes s’égrainent, l’archer décide de ramasser sa flèche plutôt que d’en prendre une autre. Derrière lui, Catherine Gougeon, la coach, s’époumone. « C’est trop tard ! ». Le vétéran de la délégation, 65 ans, réussit miraculeusement à tirer et trouve les six points. « Je ne me suis pas laissé abattre, explique-t-il après la victoire. Dans ces situations-là, je me dis que ce n’est jamais perdu. »
Malheureusement, cela ne suffira pas pour que lui et sa coéquipière Isabelle Soero remportent leur volée. Alors que les Cagous menaient par deux à rien, ils se retrouvent finalement à égalité.
Précis, mais lents
Alors leur médaille d’or, c’est en barrages qu’ils sont allés la chercher. Un tir chacun : deux tirs dans le neuf. A côté, les Samoans rendent un neuf et un cinq et laissent la victoire aux Calédoniens. Un succès dû à un coaching payant. Alors qu’ils prévoyaient d’aligner deux équipes mixtes, les archers du Caillou n’ont finalement pu en inscrire qu’une seule. « On a fait le pari de faire tirer Denis et Isabelle, explique la coach. Ce sont les deux plus précis, mais aussi les plus lents*. Mais tout s’est bien passé. » De son côté, Denis Moedjijo peut souffler. Tireur depuis plus de 40 ans et présent dans les compétitions internationales depuis les Jeux de Tahiti en 1995, il savoure cette victoire. « On s’était bien préparer tant au niveau mental que physique, raconte-t-il. J’étais confiant. »
Les Cagous s’étaient déjà fait peur en demi-finale un peu plus tôt face au Vanuatu. Pourtant inférieure sur le papier, la formation avait alors poussé les Calédoniens vers un barrage alors qu’une partie de la rencontre s’est disputée sous une pluie battante. Après avoir tapé deux fois dans le cinq la volée précédente, Isabelle Soero sort un tir dans le mille alors que son coéquipier atteint le neuf. De quoi largement s’imposer. « Il y a tellement d’intensité dans ces moments-là, explique-t-elle. Alors il ne faut pas réfléchir et ça m’a plutôt réussi. »
Demain, place aux compétitions en individuel. Et après cette médaille d’or, les Cagous seront forcément les favoris.
* Par équipes, les deux archers ont 80 secondes pour tirer deux flèches chacun. Aucune n’est comptabilisée après la limite.
Source LNC